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Gravures d’Israël Silvestre : un bel enrichissement de l’iconothèque

Comme un heureux prolongement des expositions Patrimoine et Paysages (2020) et Le Grand Siècle en noir et blanc (2022), l’iconothèque du Centre François-Garnier s’est enrichie d’un ensemble exceptionnel de gravures réalisées par Israël Silvestre (1621-1691), graveur particulièrement apprécié de la Reine Mère et de Louis XIV, qui le nomme en 1662 « graveur et dessinateur du Roi ».


Il s’agit tout d’abord de trois vues de Paris : la vue de la chapelle de la Sorbonne et des bâtiments du collège adjacent reconstruit par Richelieu ; la Fontaine des Saints Innocents, dans son état primitif avec l’église homonyme dont elle dépendait ; la petite église romane aujourd’hui disparue Saint-Denis de la Chartre, située sur l'île de la Cité, très pittoresque dans son environnement d’escaliers et de ruelles étroites. Elle avait été édifiée sur le lieu de détention de saint Denis avant son martyre sur les hauteurs de Montmartre. C’est le Paris du début du règne de Louis XIV dont ces estampes très précises portent le témoignage et qu’elles permettent d’appréhender dans sa réalité concrète, à savoir une ville populeuse encore largement médiévale par sa configuration et son bâti.




De la Suite « Saint-Denis », qui comporte 4 gravures, trois d’entre elles intègrent les collections du Centre François-Garnier : la superbe grande vue topographique de la ville de Saint-Denis légendée des vers de Georges de Scudéry (1601-1667), protégé de Richelieu ; la vue de la Rotonde des Valois (1652) démolie au cours du XVIIIe siècle ; enfin, la Porte de Saint-Denis ruinée du côté de Paris. La plus intéressante de ces gravures est certainement la vue topographique de Saint-Denis, qui représente en son cœur l’abbatiale de Suger, encore pourvue des étages et de la flèche de sa tour nord avant le démontage opéré par Viollet-le-Duc au XIXe siècle.




De la Suite « Diverses vues », une série de 3 gravures montre les ponts sur la Seine et les portes de la cité de Rouen, notamment la Vue pittoresque de la Porte du Bac, gravée vers 1657. Les deux vues du Pont de pierre dressent visuellement l’état général dégradé des ponts sur l’étendue du royaume, faute d’entretien suffisant. Les ponts sur la Seine ne sont pas en meilleure condition que le célèbre pont d’Avignon, souvent rompu par les crues du Rhône. Louis XIV fut le dernier à le franchir dans son carrosse.



Par ses gravures largement diffusées en France et en Europe, Israël Silvestre se fait un chroniqueur attentif aux évolutions de la capitale et des principales villes du royaume, et participe au rayonnement du monarque à travers son action dans le domaine de l’urbanisme et des arts.

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